Rencontre avec Frédéric Lahoude
Mi-juin s’est tenu le hackathon pour la résilience « Geneva Resilience hack », une initiative d’Open Geneva, du département du Développement Économique du Canton de Genève, de l’Université de Genève et de la HES-SO Genève. Cet événement s’inscrit dans la démarche du fonds d’innovation de crise et de résilience, dont BNP Paribas en Suisse est partenaire.
L’objectif de cette initiative est de proposer des solutions pour s’adapter aux défis présents et futur de façon innovante et collective pour répondre aux enjeux économiques induits par la crise sanitaire.
Nous avons rencontré un de nos collaborateurs participant à l’événement : Frédéric Lahoude.
Pourquoi avoir souhaité participer au Resilience Hack ? Savais-tu à quoi t’attendre ?
A la première invitation, étant déjà bien pris par ailleurs, j’avais un peu hésité à m’y inscrire. Lors de la relance, j’ai pris le temps de parcourir les différents thèmes et le premier « télétravail-mobilité-espaces de travail-santé au travail » me parlait bien, vu ce que j’avais vécu ces derniers mois. C’est ma première participation à un hackathon. Mais je connaissais par quelques relations qui y avaient déjà participé. J’ai regardé les détails et pu m’organiser pour me libérer sur la période du hackathon (Vendredi 12 Juin midi au Dimanche 14 Juin midi).
Je pensais sérieusement pouvoir partager mon expérience et contribuer à ce groupe de travail tout en bénéficiant des échanges dans le sens réciproque.
Qu’est-ce qu’un hackathon ?
En résumé, c’est la mise en commun de plusieurs compétences pour brainstormer en accéléré sur un sujet. C’est une incubation en mode fast-track.
Sur quel projet as-tu travaillé ?
Une des personnes du groupe avait proposé l’idée d’un outil d’autodiagnostic pour l’amélioration de l’expérience du télétravail.
Au début du hackathon, il y avait près de 30 personnes inscrites sur ce thème et concrètement, nous étions neuf vraiment actifs sur le sujet. Des personnes d’horizons divers, ce qui a rendu les échanges d’autant plus riches. Les contributeurs venaient du milieu académique, des RH, du conseil, des services aux entreprises, d’institutions d’état, et moi qui venait du privé (bancaire).
La complémentarité était un bel atout de notre groupe.
Les réflexions et les idées partagées permettront de changer certaines habitudes post-crise et aideront à mieux appréhender les futures crises.”
Frédéric Lahoude
En quoi consiste le projet sur lequel tu as travaillé ?
Le confinement a créé un bouleversement des habitudes de travail. Cela a occasionné un passage parfois brutal et dans l’urgence au télétravail, dont de nombreuses personnes ont éprouvé les limites mais aussi le potentiel. Cette nouvelle donne a mis en évidence un besoin de ressources pour pouvoir optimiser ce mode de travail en réconciliant l’équilibre vie privée/vie professionnelle et les exigences de productivité et d’efficacité économique, ainsi que la participation à la diminution de l’empreinte carbone.
Ainsi, notre groupe de travail s’est fixé comme objectif de développer une solution dont la vocation est d’aider les (télé)travailleurs et leurs employeurs à introduire ou améliorer l’expérience du télétravail.
Cela se traduit notamment par la possibilité de faire un autodiagnostic qui débouche sur des recommandations, conseils et bonnes pratiques personnalisés. Ce dispositif se veut un outil d’appui à la qualité de vie au travail; d’aide à l’organisation et à l’argumentation en faveur du télétravail pour les collaborateurs; d’aide au management du télétravail; d’aide à la décision d’introduire ou développer le télétravail pour les employeurs.
Durant le hackathon, nous avons donc travaillé sur un outil open source qui offre des interfaces conversationnelles et un moteur de recommandations reposant sur un large ensemble de référentiels en matière de télétravail. Il permet ainsi une restitution à plusieurs niveaux: individuel, équipe, département/service, entreprise et sert aussi de réservoir de données pour la recherche scientifique en matière de télétravail.
Quelle suite pour le projet ?
Au-delà du cadre du hackathon qui se poursuit, nous avons maintenu le contact avec un noyau de six personnes motivées pour poursuivre « l’aventure ».
Dans un premier temps, notre objectif est de proposer une maquette parlante que nous espérons probante afin de mener quelques pilotes auprès de différentes communautés.
En quoi ce Resilience Hack va avoir un impact positif sur la période post-covid ?
Que cela soit pour le thème auquel j’ai contribué ou les autres thèmes, la concrétisation des projets donne des idées afin d’affronter une prochaine crise (pandémique ou autre) avec une approche améliorée de l’expérience Covid-19 et des idées qui ont émergées lors du hackathon. Les thèmes étaient diversifiés et abordaient un large panel de problématiques et de solutions (les PME, le tourisme (y.c. tourisme d’affaires), la culture, la santé, le social, la formation, l’automatisation de certains métiers à risque, la fabrication locale, gestion de projets à distance pour les ONG, technologies pour les commerçants et restaurateurs, …).
Même si l’intégralité des idées ne sera pas mise en place, les réflexions et les idées partagées permettront de changer certaines habitudes post-crise et aideront à mieux appréhender les futures crises.
Que retires-tu de cette expérience ? Le recommanderais-tu ?
Ce que je retire de ces trois jours est surtout une expérience intense (j’avais annoncé 10 heures d’investissement personnel, et j’ai fini presque au double). Au-delà du fait que cela était ma première participation à un hackathon, c’était également un hackathon à distance. Ainsi, j’ai pu découvrir et manipuler de multiples outils collaboratifs (Slack, MIRO, Rocket.Chat, MindMeister, Zoom, Google Docs, …).
Je retiens surtout un bon alignement et une riche diversité des contributeurs qui ont permis des échanges d’un niveau captivant et profitable.
Sans aucune hésitation, je recommande cette expérience.