La transformation du marché des Métaux et Minerais – par Michel Coquoz
La profonde mutation du marché du négoce international offre de nouvelles opportunités et permet l’émergence de solutions innovantes.
Michel Coquoz – Sector Head Métaux et Minerais
Une mutation profonde du monde du négoce…
C’est à une refonte totale du milieu du négoce international auquel nous avons été confrontés ces dernières années. En effet, deux facteurs ont profondément modifié les conditions d’exercice des métiers de trade finance :
- le nouveau cadre prudentiel de la réglementation Bâle III avec des exigences beaucoup plus élevées en fonds propres pour couvrir les activités de court terme et la réduction de la taille du bilan qui ont conduit les banques à des opérations de désinvestissement dans ce secteur
- ainsi qu’une exigence de transparence de la part de l’opinion publique, du consommateur soucieux de l’origine et de la traçabilité des matières premières ainsi que des conditions dans lesquelles elles sont transformées.
Ces nouveaux enjeux ont provoqué un bouleversement dans l’industrie bancaire active dans le négoce de matières premières qui a dû repenser et réévaluer son exposition aux risques, non seulement de crédit, mais également en termes de responsabilité sociale et environnementale (RSE).
En conséquence, les banques ont dû revoir leur business modèle, redéfinir leurs profils clients avec une plus grande sélectivité, une refonte qui a eu pour effet positif de les inciter à se réinventer, à innover et se renouveler.
Cette évolution, conjuguée à la montée en puissance des nouvelles technologies, la digitalisation du trade finance, impactent cette activité à long terme.
…très tôt prise en compte par BNP Paribas
En effet, dans le secteur des métaux & minerais, le modèle de financement était principalement axé sur la partie «amont», à savoir le préfinancement, le financement d’unités de productions (cuivre, aluminium, etc..) pour le compte de négociants ou pour le compte des producteurs directement, le plus souvent situés dans des régions lointaines.
Notre politique commerciale de crédit s’est donc recentrée sur des acteurs au contexte plus lisible et dont les centres de décision sont plus proches des centres de financement. Il s’agit concrètement de négociants, distributeurs, transformateurs, principalement européens, et actifs dans les ferreux et les non-ferreux.
Nous intervenons tout au long de la chaîne d’approvisionnement des matières premières.
Nous accompagnons aujourd’hui nos clients dans leurs exercices de transformation (raffineurs, recyclage de ferraille en billettes/rond à béton, production de feuilles d’aluminium destinées à l’usage des ménages à partir de lingots d’aluminium, etc..) et de distribution (grossistes, services centers, etc..) en finançant toutes les étapes de la transformation.
Au travers du nouveau produit STS (Specialised Trade Solutions), nous finançons toute la valeur ajoutée, apportée par nos clients à l’économie réelle.
STS propose toute une variété de produits taillés à la mesure de chaque client, notamment dans les Métaux & Minerais.
Prenons l’exemple du portage d’aluminium (matière première) pour le compte d’un producteur de pièces détachées (produits finis) pour le secteur de l’automobile. Ce produit, basé sur une approche du risque centrée sur le collatéral, permet à ces acteurs d’avoir un effet de levier sur leur accès à des financements de leur fonds de roulement. Compte tenu de la volatilité de ces matières premières (le prix du cuivre par exemple est monté de près de 20% en une semaine suite à l’élection américaine), une solution intégrée de couverture de prix avec nos propres structures internes de hedging s’avère être particulièrement appropriée. D’autre offres de produits, combinant le financement de créances, avec ou sans recours, viennent compléter notre gamme de produits.
STS allie donc une gestion pointue du collatéral et des risques à une connaissance approfondie du marché des matières premières longue de plusieurs décennies.
Un marché des métaux & minerais bien moins fragmenté que dans le passé, ainsi que la disparition lente mais réelle des traders indépendants justifient notre appétence pour le marché européen et notre nouvelle orientation commerciale.