La collection de la Fondation BNP Paribas Suisse s’enrichit d’une œuvre de Douglas Mandry
Dans le cadre de sa démarche de soutien en faveur de la jeune scène artistique suisse, la Fondation BNP Paribas Suisse a le plaisir d’accueillir au sein de sa collection une œuvre du jeune artiste genevois Douglas Mandry
Diplômé de L’école cantonale d’art de Lausanne (ECAL), Douglas Mandry figure parmi les jeunes talents les plus prometteurs de la scène artistique suisse. Son travail multidisciplinaire allie méthodologie scientifique et créativité artistique à travers des médiums comme la photographie et la sculpture. En collaboration avec des experts et des scientifiques, il explore des questions sur le temps, la technologie et la nature, utilisant des matériaux uniques dénichés lors de ses voyages, pour interroger notre perception du monde.
La collection de la Fondation BNP Paribas Suisse, riche de quelques 600 œuvres, intègre à la fois l’art établi du 20ème siècle et la jeune scène artistique suisse. En accord avec les valeurs du Groupe, elle se concentre particulièrement sur des œuvres qui abordent les enjeux environnementaux tel que le changement climatique. La démarche créative de Douglas Mandry s’inscrit donc pleinement dans l’esprit et les valeurs fondamentales de la Fondation qui témoigne ainsi à nouveau de son engagement envers la jeune scène artistique suisse.
Découvrez l’univers créatif et les projets de Douglas Mandry dans son interview ci-dessous.
Quelles sont les sources d’inspiration de votre démarche artistique ?
Mon travail est avant tout une recherche de fond sur plusieurs niveaux, principalement la question de notre rapport à la Nature dans l’ère actuelle. J’aborde le sujet de manière transcendentale, aidé par des mediums variés (photographie, peinture, sculpture…) et en collaboration avec des experts, scientifiques, ainsi que parfois la Nature elle-même. L’art me permet de cristalliser des associations d’idées de manière tangible.
Les préoccupations environnementales occupent une grande place dans votre travail. Quel rôle les artistes peuvent selon vous jouer dans cette prise de conscience collective ?
L’art a le pouvoir d’affecter notre conscience du monde de manière diverse – cognitive, sensorielle. En créant, il est permis de reconsidérer la réalité telle que nous la connaissons, de proposer des alternatives, dans une dimension collective. Il ne s’agit pas juste de véhiculer un message, mais une expérience. Nous évoluons dans une période mouvante, charnière, qui se doit de redéfinir notre rapport à la Terre et où nous réalisons enfin qu’il s’agira d’un effort collectif. Pour moi, l’une des responsabilités de l’artiste est de refléter la période dans laquelle il vit, chacun à sa manière.
Quelle est votre relation à la matière (bois, toile, papier), et la façon dont vous l’intégrez à votre démarche ?
Les matériaux définissent notre rapport à l’énergie, depuis toujours. Chaque matériau porte en soi une histoire, une connotation, qu’il soit ancien, naturel, ou inventé par l’homme. C’est la pierre qui a mené au feu, qui a mené à la propulsion, etc… Notre histoire, mais également notre avenir, est donc interdépendant de notre rapport à la matière. J’aime travailler avec des matériaux liés au feu (le verre, le charbon…) car s’ils font partie intégrante de la modernité comme on l’entend aujourd’hui, leur usage et savoir-faire datent d’il y a plusieurs milliers d’années. Les matériaux ont le vecteur de l’humanité, et il me paraît essentiel de les inclure dans mon travail.
Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Un de mes projets m’amène à réactiver un important set d’archives photographiques du début du 20ème siècle, auquel j’ai été autorisé à accéder pour mon projet. Je ne peux pas encore en parler trop, mais j’entends développer les questions de conservation et du passage du temps, en fusionnant photographie et réactions chimiques.
© Riccardo Cattaneo